Bonjour à tous et à toutes, à toutes et à tous. Je suis pasteur à Sèvres – Meudon – Ville d’Avray, pas très loin sur le trajet entre Versailles et Paris. Le presbytère de la paroisse se trouve à Sèvres, les lieux de culte à Meudon et à Ville d’Avray. Je suis là depuis peu de temps, depuis le 1er juillet, venant de Lille – Roubaix – Tourcoing. J’ai été pendant cinq ans pasteur dans la paroisse de Lille et neuf ans aux aumôneries des hôpitaux, du C.H.U. de Lille et sur tous les lieux de santé sur la Métropole lilloise. Pour savoir depuis combien de temps je suis pasteur ; je me repère à l’âge de mon deuxième enfant : il a 23 ans. Mon mari est également pasteur, il est aumônier général aux armées. Nous avons été séparés géographiquement pendant cinq ans, puisqu’il a été nommé sur Paris il y a cinq ans et il a fait les voyages quand il pouvait sur la Métropole lilloise. Nous nous sommes rapprochés. C’était l’occasion d’un rapprochement familial finalement, quand j’étais nommée à Sèvres – Meudon – Ville d’Avray au 1er juillet. Nous avons cinq enfants, qui sont grands, entre 25 et 15 ans. Le sujet, tel qu’il me l’a été présenté, c’était de vous exposer la façon dont un pasteur réformé en activité se ressourçait, donc la spiritualité d’un pasteur aujourd’hui dans l’Eglise Réformée de France. Comme dans l’Eglise Réformée de France, il y a des femmes pasteurs dans l’Eglise luthérienne, dans les E.R.E.I. comme dans les Eglises baptistes – mais cela est un autre débat.
J’ai quelques pistes que j’aimerais vous dire. Je pense qu’il n’y a rien d’exceptionnel, sinon des choses qui touchent à ma personnalité, à moi, quoi, Françoise Delannoy. Alors, ma façon de vivre ma foi, dans mon ministère est de résister, c’est un mot que j’ai appris ce matin qui me plaît bien. Comment je résiste aujourd’hui et au jour le jour à l’agenda, au surbooking, aux multiples sollicitations professionnelles, familiales… Je vais vous l’exposer en quelques mots. Rassurez-vous, je prie régulièrement, j’essaie de prendre le temps régulièrement de lire la Bible. Et pour ce faire, j’utilise divers matériels mis à ma disposition : « Lecture Pour Tous » et divers matériels d’origine évangélique. Je m’aperçois, en venant ici et en réfléchissant à cette intervention, que le cœur de ma spiritualité est tourné vers la louange et vers l’intercession. J’ai à cœur d’avoir un ministère d’intercession pour toutes les situations difficiles de souffrance auxquelles je suis amenée à participer dans mon ministère et dans ma vie. J’essaie de prendre du temps pour prier de façon très précise chaque jour pour les personnes qui me l’ont demandé ou aux travers lesquelles j’ai discerné un besoin de soutien, de combat, de prière. Pour ce faire, je m’entoure de silence et de musique. Je suis très sensible à l’environnement acoustique, si je puis dire, de ma vie spirituelle. Je me ressource énormément dans la musique. Je pratique deux instruments, le piano et le violoncelle de façon active, parce que je prends des cours, je participe à une chorale paroissiale. Je fais aussi du chant, solo. J’ai besoin de musique pour vivre et pour exprimer ma foi. J’essaie aussi de prendre du temps pour ma formation biblique. Je suis à l’affût de tout ce qui peut se présenter autour de moi, des formations bibliques régionales en région parisienne. C’est une région extraordinaire parce qu’il y a plein de choses, d’activités bibliques, de propositions de formation, de conférences. Ici à Versailles, il y a une formation biblique. Je vois Fleming, qui est responsable de cette formation biblique. Je préfère ces temps ponctuels courts qui permettent de m’adapter à mon agenda, plutôt que des formations que peut proposer notre Eglise, et le C.P.L.R. en particulier, qui sont des formations plus longues, plus lointaines, qui ne s’adaptent pas bien à mes disponibilités. Et puis, j’essaie de trouver le temps, c’est très important, pour lire. Je suis abonnée, par le biais d’abonnement d’Evangile et Liberté, Réforme, le B.I.P., La Voix Protestante – le plus possible de choses. J’ai trouvé un extrait d’un petit livre que vous connaissez peut-être : « Sur le seuil » de Laurent Schlumberger.
Je voudrais terminer par la joie et l’épanouissement que je trouve à prêcher, à célébrer le culte. C’est quelque chose qui m’apporte énormément à moi-même, même si je sais que, par définition, c’est pour les autres, que c’est la Parole proclamée et la Parole écoutée. Prêcher, dit Laurent Schlumberger, c’est d’abord écouter, écouter individuellement et communautairement, c’est écouter Dieu dans la prière et dans la Bible, c’est écouter les autres et notre monde. Il dit aussi qu’il y a écoute avant la proclamation, il y a écoute après, afin de percevoir les échos de cette proclamation. Le proclamateur écoute, bien sûr, les réactions de la personne ou de l’auditoire à qui il s’adresse. Et le proclamateur s’écoute lui-même. Il en va de la proclamation comme du jeu d’un instrument de musique. Et c’est là où je voulais faire une boucle en quelque sorte dans ce témoignage par rapport à la musique. Il en va de la proclamation comme du jeu d’un instrument de musique : produire le son et écouter sont les deux faces d’un même événement. Voilà, ce sont les termes essentiels de cette intervention. Je vous remercie.