STRAUCH Alexander : Diriger avec amour.
Lyon, 2007, Editions Clé. 292 p. 13,90 €.
Présenté par Evert VELDHUIZEN.
A partir du célèbre hymne à l’amour selon I Corinthiens 13, ce livre traite de l’amour en dégageant ce qu’il est et ce qu’il n’est pas. Il s’avère en effet que sur les quinze descriptions pauliniennes, sept seulement sont de nature positive contre huit négatives. Est-ce pour cette raison là que l’auteur est le plus à l’aise dans la troisième partie du livre ? C’est en développant une apologie de l’amour protecteur qui pratique la correction qu’il dévoile franchement ce qui le motive. Aimer, c’est pour lui ne pas tolérer ce qui est mal ou ce qui fait mal à autrui, voire à l’Eglise. Les parties précédentes traitent de l’exercice de l’amour dans le ministère pastoral de façon quelque peu rigide et on se demande quelle mouche pique l’auteur ; vise-t-il ici les charismatiques et s’en prend-il là aux pentecôtistes… ?
S’inscrivant dans la ligne évangélique américaine classique du style de Wheaton College, la démarche est pragmatique, parsemée de références bibliques et illustrée de citations des grands leaders du mouvement évangélique anglo-saxon. Les applications de passages bibliques sont abondantes, mais pas toujours rigoureuses. Elles servent parfois plus à appuyer l’argumentation thématique qu’à l’inspirer de manière herméneutique. Toujours est-il que le sujet abordé et l’intention, voulue édifiante, sont aussi importants qu’utiles. A ce propos, l’approche pratique propose des méthodes ou des façons de faire visant à atteindre une certaine efficacité. Une telle approche causale risque de dénaturer l’amour et de produire le contraire du résultat recherché. Car l’amour est avant tout un don : don de Dieu, puis don de soi. Cet amour ne compte pas et ne sert pas telle ou telle cause, aussi noble soit-elle. L’amour est à cultiver, mais ce n’est pas un outil, un « truc » pour faire marcher l’Eglise.
Néanmoins, le livre propose une réflexion sur un thème vital dans l’exercice du ministère pastoral. L’auteur souligne à juste titre l’importance de l’amour : sans amour ni la vie chrétienne, ni le ministère pastoral n’ont de sens.
Association des pasteurs de France